lundi 15 octobre 2018

C'est quoi l'interculturel ? C'est quoi la compétence interculturelle ?


Image prise de Amicale.com 
      Tant Pretceille (2008) que Byram (2002) s’accordent à définir l’interculturel comme une rencontre avec des sujets et des cultures complexes à découvrir et non pas comme un ensemble des données ou des savoirs vides, dépourvus de toute contextualisation. De ce fait, la culture n’est plus une unité fixe, voire un corpus à enseigner, mais plutôt « un lieu de mise en scène de soi et des autres. » (Pretceille, 2008, p. 53). Étant donné que « toute culture est dynamique, complexe, contradictoire et ambiguë... » (Pretceille, 2008, p. 55) et que « personne ne peut se définir comme le représentant légitime de la totalité de la culture. » (Ibid.), la formation culturelle des apprenants ne peut se centrer sur la seule acquisition des données culturelles, mais sur le développement d’une compétence interculturelle (avec ses composantes) à travers laquelle : « On vise à faire des apprenants des locuteurs ou des médiateurs interculturels, capables de s’engager dans un cadre complexe et un contexte d’identités multiples, et d’éviter les stéréotypes accompagnant généralement la perception de l’autre. » (Byram, 2002, p. 9-10). Voici les composantes qui, selon Byram et al. (2002), sont à la base de la compétence interculturelle :


Image prise de Wikipedia.com
Ce qui se relève de ces composantes décortiquées par Byram (2002), c’est qu’il faut encourager le développement d’une capacité à prendre l’écart de la culture cible et de la culture propre afin que la compétence interculturelle devienne « un dialogue éclairé entre individus ayant des identités sociales différentes (…) dans le respect de la personnalité individuelle de chacun. » (Byram, p. 10). Toutefois, parler du développement de la compétence interculturelle dans un contexte exolingue résulte problématique. Il vaut mieux parler, dans ce cas, d’une sensibilisation, voire d’une préparation à l’interculturel, plutôt que de l’interculturel proprement dit. Cette préparation à l’interculturel se fonde, certes, sur les composantes de la compétence interculturelle, mais vise à faire entrer la rencontre à partir des situations de communication dans la salle de classe à l’aide des documents authentiques. De ce fait, la situation exolingue n’est plus un obstacle pour faire entrer l’interculturel dans la classe de FLE, ne fût-ce que sous forme de sensibilisation, de préparation à des futures situations d’interculturalité authentiques dans lesquelles les apprenants seront censés mettre en pratique les outils acquis lors de leur préparation afin de surmonter les malentendus propres à une situation de rencontre culturelle.

BIBLIOGRAPHIE

  • Byram, M., Gribkova, B. y Starkey, H. (2002). Développer la dimension interculturelle dans l’enseignement des langues. Strasbourg, France : Conseil de l’Europe.
  • Abdallah-Pretceille, M. (1997). Pour une éducation à l’altérité. Revue des sciences de l’éducation, 23(1), 123–132.
  • Abdallah-Pretceille, M. (2008). Communication interculturelle, apprentissage du divers et de l’altérité. Dans :  2008 Année européenne du dialogue interculturel : communiquer avec les langues et les cultures. Congrès international, Université Aristote de Thessalonique (Grèce), 12-14 Décembre. Repéré à : http://www.frl.auth.gr/sites/congres/Interventions/FR/Abdalah-pretceille.pdf

Et vous... êtes-vous intéressé(e)s aux rencontres interculturels ?


Avez-vous déjà eu des expériences interculturelles ?


Voudriez-vous introduire la dimension interculturelle dans vos cours des langues ?  



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire