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Un sujet sur lequel on semble très souvent faire
l’impasse en matière d’évaluation en L.E. est, sans doute, la culture. Non que
la culture n’occupe point une place prépondérante dans
l’enseignement/apprentissage des langues, c’est tout simplement que
l’évaluation de cet aspect semble poser davantage de problèmes épistémologiques
et surtout méthodologiques qu’aucun d’autre. Comme Defays et Maréchal (2003) l’ont déjà
remarqué, l’évaluation de l’aspect culturel suscite un nombre de questions
étonnant, ainsi que la remise en cause des notions épistémologiques autour du
sujet. Par exemple : comment savoir où finit la langue et où commence la
culture ? Comment en rendre compte, la mesurer, la noter, l’apprécier lors
d’une évaluation, d’un test plus standardisé ou d’une situation de
communication ? Comment éviter le risque d’évaluer la personnalité du sujet
apprenant au lieu de sa compétence (inter)culturelle ? (Ibid.).
Et si la question culturelle
est difficile à évaluer, l’aspect interculturelle n’en est pas moins. À en
croire Lenz et Berthele (2010, p. 7), l’évaluation des aspects plurilingue et
interculturel implique de prendre en considération quelques aptitudes à
développer chez les apprenants, à savoir :
·Aptitude à mettre en question ce qui semble évident
d’après son héritage culturel.
·Aptitude à s’identifier et à participer à
différentes cultures.
·Aptitude à analyser l’altérité culturelle.
·Aptitude à réagir de manière non égo, ethno ou
socio centrique.
·Aptitude à assurer la médiation dans les rencontres
interculturelles.
Il reste à approfondir sur la question portant sur comment évaluer la dimension
interculturelle. Dans cette perspective, Lenz et Berthele (2010) présentent
quelques instruments d’évaluation permettant d’exécuter le principe de toute
évaluation de la dimension interculturelle, à savoir : la collecte de
données permettant la prise de décisions ultérieures. Selon un ordre croissant
de standardisation, les instruments présentés par ces auteurs sont : 1)
les stratégies métacognitives sur la performance ; 2) le questionnaire sur
les rencontres interculturelles ; 3) des grilles de critères d’observation
d’une interaction ; 4) des tâches d’évaluation validées, des épreuves, des
tests… Or, parmi ces tâches d’évaluation, il est possible de trouver : 1)
les scénarios à partir de textes ou de vidéos ; 2) les jeux de rôle
permettant de simuler des rencontres interculturelles ; 3) le commentaire
des scénarios permettant l’autoréflexion par rapport à la performance
individuelle.
Bibliographie
- Defays, J., & Maréchal, M. (2003). Approches évaluatives en français langue étrangère. Cahiers Du Service De Pédagogie Expérimentale, 15, pp. 427-436. Récupéré de : https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/36500/1/Defays%20Approches%20%C3%A9valuatives%20en%20fran%C3%A7ais%20langue%20%C3%A9trang%C3%A8re.pdf
- Lenz, P., & Berthele, R. (2010). Prise en compte des compétences plurilingue et interculturelle dans l’évaluation. Strasbourg, France : Éditions du Conseil de l’Europe. Récupéré de : https://www.researchgate.net/publication/303667658_Prise_en_compte_des_competences_plurilingue_et_interculturelle_dans_l'evaluation_Etude_Satellite_N_2_du_Guide_pour_le_developpement_et_la_mise_en_oeuvre_de_curricula_pour_une_education_plurilingue_et_
Et vous, comment évalueriez-vous l'aspect (inter)culturel en classe ?
Croyez-vous qu'il soit possible d'évaluer une telle dimension ?
Avez-vous des procédures spécifiques ?
Voudriez-vous en savoir plus ?
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